L’or gris ou le combat idéologique

 

“ Le choix du très haut de gamme pris ces dernières années par les groupes privés afin de se démarquer a impliqué une tarification au même niveau. Cela a fait apparaître dans la société un nouveau combat idéologique et le fameux slogan les profiteurs de l’or gris. ”

 

 

Qu’en est-il réellement ?

 

D’abord, le privé commercial ne représente actuellement, et malgré les nombreuses ouvertures des cinq dernières années, que moins de 20 % du parc des établissements.

 

La rentabilité n’est pas toujours exceptionnelle, voire très loin des rendements souhaités par les investisseurs. A titre d’exemple, des groupes comme Domusvi ou Korian, parmi les plus importants de France, ne distribuent qu’un coupon de moins 2 % par an à leurs actionnaires (investissements obligent).

 

Au risque de faire bondir certains, les tarifs proposés dans certains établissements ne se révèlent absolument pas élevés pour la qualité d’hôtellerie offerte. Il suffit pour cela de comparer n’importe quel hôtel proche géographiquement pour s’en rendre compte.

 

Le choix de stratégie du haut de gamme qui implique de hauts tarifs est un risque, même si les besoins de structures sont présents. Les groupes sont des investisseurs et les assument, il n’y a rien à redire à cela. Si le taux d’occupation de leurs établissements chute, ils devront le revoir. Certains s’y sont déjà penchés…

 

 

Que peut-on leur reprocher ?

 

Si nous n’avons rien à dire sur la stratégie prise par les groupe privés, nous pensons néanmoins que l’erreur commise est d’avoir construit ces dernières années uniquement du haut de gamme à tarif élevé. En effet, le segment potentiel représentant des familles pouvant payer entre 75 € et 120 € par jour est atteint ou progresse moins rapidement que le nombre de lits sortant de terre. Cela est regrettable, d’autant plus qu’aujourd’hui le temps de remplissage s’est allongé et que les besoins sont ailleurs. Faire du haut standing pour marger plus n’est rentable que si le taux d’occupation est plein ; dans le cas contraire, tout le monde est perdant.

 

Une gamme d’établissements entre 55 € et 70 € complémentaire aurait sûrement été plus adaptée au marché. C’est d’ailleurs là que se trouvent les établissements associatifs ou mutualistes, même si les conditions d’acquisitions foncières et l’obligation de résultats ne sont pas équivalentes. Les besoins et les capacités des Français se situent sûrement plus à ce niveau.

 

La recherche du luxe ou du très haut standing dans un établissement ou les résidents seront de plus en plus dépendants a-t-elle un sens? Nous pensons que oui si le rapport qualité/prix est justifié, mais c’est un sentiment qui n’est pas toujours partagé.

 

Un reproche que l’on peut faire aussi aux groupes privés est le rapport qualité/prix. Dans un ensemble de structures, construites ou acquises, certaines n’ont ni le standing ni le luxe pour prétendre à un tarif presque similaire aux plus beaux fleurons des groupes, ce qui est pourtant le cas.

 

 

David Jacquet - Maison de Retraite Sélection, directeur et fondateur.

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