KORIAN LE COUPABLE IDEAL ?

 

 

KORIAN LE COUPABLE IDEAL ?

 

L’histoire de France est ainsi faite, le peuple prend toujours du plaisir en temps de crise à couper des têtes ou à les tondre.

L’occasion est trop belle pour certains medias et hommes politiques de faire du groupe Korian, numéro 1 des établissements privés, le coupable idéal. Identifié et classifié par leur soin comme un pilleur impitoyable de l’or noir de nos ainés, il est une belle cible. Pour eux, qu’un groupe coté en bourse réalise des profits dans le secteur médico social est véritablement INSUPPORTABLE. L’état doit être partout, même si cela lui coute... L’idéologie des uns et l’opportunisme des autres ne peut produire que des dossiers orientés maintes fois lus, vus ou entendus. C’est d’autant plus facile que la bataille de l’opinion publique est gagnée d’avance. La seule surprise étant que Mediapart ne se soit pas mis sur l’os…

 

Les autres médias, plus soft, se sont axés sur le sensationnel, dans une période de vide où il faut à tout prix combler l’interminable temps offert à tous. Le besoin d’asséner tous les soirs des chiffres morbides à un public overdosé d’informations aussi contradictoire les unes que les autres, leur est vital. Le rendez-vous, devenu incontournable et attendu, permet de faire prospérer leur audimat. Point de repère à ce qui suit, il donne aussi le ton de la gravité et du sérieux, indispensable à la création d’une atmosphère anxiogène. Comme si la situation ne suffisait pas à elle-même. Se copiant tous, ils ont décidés de mettre le prisme sur l’ehpad privé « La Riviera de Mougins », en esquivant le fait que de multiples établissements publics accumulent les décès dans les mêmes proportions (Cornimont, Paris 5, Pont de Veyle, Mars la tour, etc..). Pour ficeler le tout il soulève l’interrogation simpliste mais pleine de sous entendus « Comment des établissements privés plus chers que ceux publics ne préservent ils pas leurs résidents du fléau? »

 

Encore une fois et sans les minimiser, les chiffres de la crise sanitaire que nous vivons dans les Ehpad et en dehors, puisqu’elle n’est malheureusement pas terminée, devront être analysés et lissés sur une année pleine. Certes ils pourraient être catastrophiques, mais ne le sont pas encore en comparaison d’une année normale. Il faut le dire, moins de 9000 décès de Covid 19 en Ehpad du 1 mars au 26 avril pour 12000 décès naturels par mois habituellement. Nous avons d’ailleurs des doutes sur le chiffre de 12000 décès naturels/mois soit 150000/an sur 750000 résidents. Avec une moyenne d’âge de 88 ou 89 ans, les délais de séjour sont plus proches de deux ans que de cinq, il suffit de faire le calcul pour s’apercevoir qu’ils sont nettement supérieurs. Protégeons résidents et personnels le mieux possible et attendons.

 

Si la peine des familles, enfants et petits enfants ayant perdu un parent, se comprend et se partage, il est difficile d’approuver leur plainte devant les tribunaux. D’âge souvent très élevé, de santé fragile et face à un virus non maitrisé par tous les scientifiques du monde, que peuvent ils attendre comme reconnaissance des instances judiciaires? Espèrent ils la confession d’un manque de communication d’une directrice psychologiquement stressée par une situation qu’elle ne contrôle pas et dans une période troublée à l’extrême ? Pensent ils faire condamner l’aide soignante porteuse non avertie du Covid 19 qui par dévouement est venu assumer sa tache? Mis à part tomber sur un juge appartenant au syndicat de la magistrature, le dossier sera vite clos.

 

MDRS n’est pas l’avocat du groupe Korian, pas plus qu’il n’est membre du Synerpa, il est simplement un observateur indépendant depuis plus de 15 ans. Nous avons pu mesurer son évolution durant ces années et connaissons ses forces comme ses faiblesses. Ce qui nous est insupportable dans l’acharnement médiatique qu’il subit actuellement, est le fait qu’il touche l’intégralité et l’intégrité de son personnel, soit 20000 personnes. Un très grand nombre d’entre elles sont exemplaires durant cette période particulièrement difficile et douloureuse. Alors si les censeurs pouvaient leur éviter la double peine ce serait bien.

 

Vouloir aussi faire endosser à ce groupe, comme à un autre d’ailleurs, la responsabilité des manques apparus depuis le début de cette crise sanitaire, est totalement ridicule. Tout le secteur attend depuis des lustres la réforme sur le « Grand Age », plusieurs fois annoncée et jamais arrivée pour des raisons purement financières, justifiée ou non selon les avis. Malheureusement ce n’est pas le tsunami économique que nous allons subir prochainement qui facilitera sa mise en place malgré les promesses, d’autant que les mêmes ont été annoncées pour les hôpitaux. Néanmoins, nous pouvons nous tromper, nous le souhaiterions même…

 

David Jacquet, Directeur Général de MDRS