MALADIE D'ALZHEIMER, COVID-19 & CONFINEMENT : NOS CONSEILS

 

 

Maladie d’Alzheimer, Covid-19 et confinement, nos conseils aux aidants


 

Au lendemain de la quatrième allocution du chef de l’État nous annonçant la prolongation du confinement pour plusieurs semaines encore, nous retenons une phrase dont nous partageons l’humilité vis à vis d’une situation exceptionnelle et inédite « Il faut savoir se réinventer ». Les jours confinés se suivent et nos interrogations se multiplient au sujet des conséquences sociales de l’épidémie et des mesures de confinement de rigueur.
 

Afin de soutenir aidants et malades, nous avons souhaité nous intéresser à la situation des personnes atteintes d’une maladie qui touche 900 000 français.

Le docteur Olivier De Ladoucette, psychiatre gérontologue et président fondateur de la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer*, a accepté de témoigner pour MDRS. Le spécialiste nous offre son expérience ainsi que des conseils prudents et humanistes sur des situations souvent complexes.


« La majorité des patients, malades diagnostiqués, en France, a plus de 80 ans. La prévalence de la maladie augmente fortement avec l’âge, tout comme le taux de mortalité du Covid-19…


De fait, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont particulièrement vulnérables.

 

À cela s’ajoute le déclin cognitif important. Les malades ne comprennent pas le confinement et le respect des mesures « barrières » est très compliqué.
Typiquement, le patient a tendance à fuguer ou vouloir rentrer chez lui… alors qu’il est déjà chez lui !

 

Pour ces personnes fragiles et exposées, c’est la double peine . En effet, outre le risque infectieux , la prise en charge à domicile de ces malades et de leurs comorbidités est difficile. Souvent, le personnel soignant est malade ou ne vient plus auprès des patients car il craint la contagion. Parfois ce sont les familles qui sont réticentes à l’idée de faire venir des tiers auprès de leurs proches.


En EHPAD, dans certaines régions « cluster », on relève un fort taux d’absentéisme pour ces mêmes raisons.
À l’enfermement et l’incompréhension, s’ajoute l’isolement. Tout cela concourt à accentuer les troubles anxieux des patients.


Comment vivre au mieux un confinement qui bouleverse les habitudes et le lien social quand ceux-ci sont au coeur du traitement thérapeutique ?


"C’est tout l’enjeu de nos réflexions en tant que professionnels de santé et membres de l’association. »
 

Quelques conseils pour gérer au mieux la situation. 

De deux maux choisir le moindre.
Il convient de rester raisonnable et scrupuleux vis-à-vis des mesures d’hygiène mais aussi d’opérer un arbitrage entre risque de contamination, respect de la santé publique et maintien des soins spécifiques à apporter aux personnes qui souffrent de la maladie d’Alzheimer. Je traite au cas par cas. Chaque situation est particulière et induit une solution adéquate.

 

Proches, aidants, nous savons votre stress (épuisement) vous n’êtes pas seul.e.s !
N’hésitez pas à interroger les professionnels, poser vos questions et exprimer vos angoisses.

 

L’union nationale des associations Alzheimer, France Alzheimer a mis en place un numéro vert national unique à destination de toutes les personnes concernées par la maladie. Une oreille professionnelle attentive vous apportera soutien et orientation au 0 811 112 112.
 

« Enfin, soyez créatifs ! Innovez malgré la contrainte et réinventez votre quotidien et celui de vos malades. En cette période tout particulièrement, quatre qualités sont essentielles : empathie, patience, créativité, humour. »
 

* Créée en 2004 et reconnue d’utilité publique en 2016, la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer a pour but d’améliorer le diagnostic de la maladie d’Alzheimer et d’ouvrir la voie à des traitements efficaces, en concentrant son action sur la recherche clinique