QU’EST-CE QUE LE RAPPORT LIBAULT ?

 

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LES PROPOSITIONS DE REFORME DU GOUVERNEMENT

Dominique Libault, président du Haut Conseil au financement de la protection sociale, a remis son rapport le 28 mars dernier, sur la prise en charge de la dépendance et de l’autonomie. Après six mois d’une vaste concertation nationale, qui a mobilisé de nombreux groupes d’expression et de travail, ce rapport Libault se veut être la traduction de cette concertation autour du Grand Age. Le but étant de faire des propositions de réforme, dans la perspective d’aboutir à un projet de loi.

 

Les 10 propositions clés de ce rapport Libault 

  1. Création d’un guichet unique pour les personnes âgées et les aidants dans chaque département, avec la mise en place des Maisons des Ainés et des aidants.

  2. Un plan national pour les métiers du grand âge permettant notamment d’agir à la fois sur une hausse des effectifs (cf. point 4), une transformation des modes de management, la prévention des risques professionnels, la montée en compétences à travers une politique de formation ambitieuse, le développement de perspectives de carrière en faveur de l’attractivité des métiers du grand âge et d’une meilleure structuration de la filière.

  3. Un soutien financier de 550 millions d’euros pour les services d’aide et d’accompagnement à domicile, afin d’améliorer le service rendu à la personne âgée et de revaloriser les salaires des professionnels

  4. Une hausse de 25 % du taux d’encadrement en Ehpad d’ici 2024 par rapport à 2015, soit 80 000 postes supplémentaires auprès de la personne âgée, pour une dépense supplémentaire de 1,2 milliard d’euros

  5. Un plan de rénovation de 3 milliards d’euros sur 10 ans pour les Ehpad et les résidences autonomie.

  6. Améliorer la qualité de l’accompagnement et amorcer une restructuration de l’offre, en y consacrant 300 millions d’euros par an, vers une plus forte intégration entre domicile et établissement, pour des Ehpad plus ouverts sur leur territoire.

  7. Une baisse du reste à charge mensuel de 300 € en établissement pour les personnes modestes gagnant entre 1000 et 1600 € par mois

  8. Une mobilisation nationale pour la prévention de la perte d’autonomie, avec la sensibilisation de l’ensemble des professionnels et la mise en place de rendez-vous de prévention pour les publics fragiles.

  9. L’indemnisation du congé de proche aidant et la négociation obligatoire dans les branches professionnelles pour mieux concilier sa vie professionnelle avec le rôle de proche aidant

  10. La mobilisation renforcée du service civique et, demain, du service national universel, pour rompre l’isolement des personnes âgées et favoriser les liens intergénérationnels

 

Les 175 propositions du rapport de Dominique Libault font sens dans leur globalité. De nature diverse, elles se renforcent mutuellement. L’ambition de ce rapport est de créer un cercle vertueux entre l’attractivité des métiers, l’amélioration de la qualité du service en Ehpad comme à domicile, la transformation de l’offre, un cadre de vie plus adapté, la diminution du reste à charge pour les familles, la prévention de la perte d’autonomie. L’objectif : permettre le libre choix et une meilleure qualité de vie pour les personnes âgées, dont la citoyenneté doit être pleinement reconnue.

 

Les chiffres clés du rapport Libault

Le financement de ce plan est conséquent. Ces propositions conduiraient à une augmentation de 35% des dépenses publiques consacrées à la perte d’autonomie des personnes âgées dans la richesse nationale (PIB) de 2018 à 2030.

Environ 45 % de cette hausse proviendrait du seul effet du vieillissement démographique, les 55 % restants finançant les mesures proposées pour l’amélioration de la qualité de l’offre ou pour la baisse du reste à charge en établissement. Les dépenses publiques augmenteraient ainsi, par rapport à 2018, pour atteindre 6,2 milliards d’euros en 2024 et de 9,2 milliards d’euros en 2030. Ces chiffres sont pour l’instant une estimation, et reflètent des ordres de grandeur.

Reste à savoir comment ce plan d’envergure va être financé, et par quels moyens. Une loi sur la dépendance devrait sortir à l’automne. Plusieurs projets de financement sont à l’étude.